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mercredi 11 août 2021

 Janvier 2015  Attentats 

Charlie Hebdo Hypercacher

                                                   #jesuistoujoursCharlie



 

mardi 3 août 2021

ATTYPIQUE interviews (presque) imaginaires de personnalités au profil historique et... atypique : Attypique (avec 2 T)

ATTYPIQUE interviews (presque) imaginaires de personnalités au profil historique et... atypique :     

                                                        Biographies et ...pépites     

        L'histoire accessible pour tous autrement. S'enrichir pleinement sans se prendre au sérieux avec des "last interviews" renfermant quelques "pépites" méconnues sur l'enfance  la vie et l'oeuvre de femmes et d'hommes d'exception. 
Des"last interview" imaginaires basées sur des sources réelles : parutions récentes biographies, expos, correspondances, entretiens avec des auteurs... 

"Ce qu’on ne peut pas dire, il ne faut surtout pas le taire, mais l’écrire" 
Jacques Derrida     

lundi 2 août 2021

Attypique (avec 2 T) / accès libre / Last Interview Wolfgang Amadeus Mozart



Elles et Ils sont dans l'Histoire

Elles et Ils font l'actualité

Attypique.com réalise leur @LAST_INTERVIEW *





Mozart ? un génie européen forcément libre 







Si la vitesse est partout au 21éme siècle, au 18éme, celui de Mozart, elle est incontestablement logée dans la tête et le corps d’un enfant prodige admiré à 6 ans par toutes les cours d’Europe. Original, contestataire, atypique, c’est aussi cela Mozart. Il n’ira jamais à l’école. Son père sera son unique pédagogue. Qui, de nos jours, composerait un concerto à 5 ans, une symphonie à 7 ans et tout un opéra a 12 ans ? Aucun artiste contemporain n'est à même de composer plus de 650 œuvres, soit plus de 200 heures de musiques, soit 180 cd et… une pile d'environ 3 m 20 ! Autre facette de Mozart relativement méconnue: il passe régulièrement de l allemand au français et du français à l'italien (ce qui lui permet d'échanger entre autres avec Casanova à ...Prague* comme le souligne Philippe Sollers un de ses nombreux biographes). 

A 6 ans, Mozart, « Trazom » Wolgang s'amusait à parler "à l'envers". Mais il n'inversait pas simplement les syllabes, il inversait l'ordre des lettres. Il s’amuse a signer sa colossale correspondance de 7 volumes souvent de cette manière (voir notre sélection de notes de lecture en fin de Last Interview). Toujours à 6 ans, il a déjà composé plusieurs cantates et fugues.

Mozart compositeur précoce. Mozart polyglotte. Mozart passionné de mathématiques (lettre du 14 avril 1770). Mozart virtuose mais surtout Mozart épris de liberté face a une adolescence... contraignante. Promener ou plus exactement imposer en Europe par son Père auprès des Princes, Papes et autres Rois, l’enfant prodige, ni noble ni bourgeois, se construit vite une réputation d’enfant atypique. Inimitable, unique, intuitif, évidemment hypersensible, il comprend rapidement à l’adolescence que tout reste à jouer, qu’il ne peut pas se reposer sur les œuvres d’une « enfance de génie ». C’est un des traits de cette intelligence hors norme mais fragile. Une intelligence portée par un caractère indépendant de la trempe d’un Giordano Bruno brûlé en place publique à Rome en 1600 sans rien renier de ses écrits (lire la Last Interview d’Attypique à ce sujet).

En 1764, dans sa neuvième année, son père Léopold, excellent pédagogue, directeur RH et « directeur marketing » avant l’heure de la « star », note chez son fils Wolfgang Amadeus : « il a toujours maintenant un opéra en tête. Ça n’arrive qu’une fois par siècle ce type de personnalité ».

Personnages, situations, rien n’impressionne l’enfant qui s’imagine déjà capable de maîtriser un opéra tout comme reproduire de mémoire une symphonie (lire l’anecdote en fin de Last Interview).

Mozart, vraisemblablement doté de l’oreille absolue de naissance sait quand il entend un son de quelle note il s’agit. Une note qu’il mémorise aussitôt. Le compositeur précoce entend les sons qu’il doit exprimer. Un avantage naturel évident. Il impressionne a tel point qu’un magistrat anglais, Daines Barrington, examine cette personnalité atypique. Conclusions : « il a un très grand sens de la modulation, une grande maîtrise des doigtés, et passe d’un ton à un autre avec un extraordinaire naturel. Il peut jouer longtemps pendant qu’un drap cache le clavier… ».

Passionné, rebelle, direct, sans doute conscient de ses dons, Amadeus n’apprécie pas toujours le regard des adultes notamment des nobles sur lui. Mozart les rencontre. Il voyage. L’enfant est amené par son Père dans les plus grandes cours d’Europe. Mozart parle et écrit avec facilité l’italien, le français, l’anglais et l’allemand. N’oublions pas ses connaissances en grec et en latin, qui lui permettent également de traduire un texte avec aisance semble t-il. L’immense culture de ce musicien exceptionnel reste trop souvent oubliée par certains de ses biographes.

A 15 ans, Mozart sait que l’enfant prodige connu dans toute l’Europe constitue finalement plus un handicap qu’un avantage pour son avenir. Il a conscience qu’il doit repartir à zéro pour bâtir sa vie d’artiste adulte. L’adolescent possède les bases pour y parvenir. Reste la méthode et…le temps. Étouffé par le Prince-archevêque de Salzbourg, Mozart avec la complicité de son père, se pose très tôt une question essentielle : comment imposer son talent d’artiste « libre » mais « dépendant » au sein d’une Europe orchestrée par les princes de l’église et la noblesse des cours ? L’une des clés, c’est le travail et les concerts. Son père Léopold l’aidera et le poussera au travail toute sa courte vie. Son œuvre demeure immense : 41 symphonies, 22 opéras, 18 messes… Paradoxalement, le plus joué des compositeurs reste un mystère avec une musique qu'on ne cesse de redécouvrir, fraîche, pure. Belle.

Léopold Mozart, excellent musicien, auteur de nombreux concertos, trios, oratorios, sonates et autres symphonies, publie un livre devenu célèbre à l’époque : « Essai d’une méthode approfondie du violon ». Durant les 20 premières années de sa vie, son père qui se veut aussi son ami et son « coach », l’encadrera constamment en le faisant travailler sans relâche. De ce cadre, l’enfant cherchera toujours des espaces de liberté. Par les notes mais aussi par les mots et les attitudes.



Certains biographes créditent son tempérament de vulgaire. Pas sûr. Scatologique, sûrement. Provocateur ; évidemment. Une fois encore, il faut retrouver l’ambiance et les codes de l’époque. Certes si les lettres de Mozart apparaissent très libres, elles ne choquaient pas dans son siècle. Témoin cet échange entre deux aristocrates avec cet extrait d’une lettre de la duchesse d’Orléans, écrite à l’électrice du Hanovre :

« Vous êtes bien heureuse d’aller chier quand vous voulez ; chiez donc tout votre chien de soûl. Nous n’en sommes pas de même ici, je suis obligée de garder mon étron pour le soir… » (suivent trois pages sur le même sujet intestinal).

Autrement dit, la duchesse d’Orléans doit se retenir toute la journée pour satisfaire un besoin naturel. Mais l’époque permet toutes considérations digestives ; on ne montre pas ses chevilles ni ses mollets, mais on parle de chier comme de boire. Mozart aussi. Et que répond l’électrice de Hanovre ? : « C’est un plaisant raisonnement de merde que celui que vous faites sur le sujet de chier… ».


Revenons à la musique de ce magicien des sons. Toute sa courte vie, ce génie rebelle va chercher sa liberté pour imposer sa musique, quitte à s’opposer à son père plus conciliant car soucieux d’assurer une aisance matérielle à sa famille. En 1775, après la première représentation de l’opéra bouffe « La Finta Giardiniera » le critique Schubart écrit dans la Deutsche Chronik : « si Mozart n’est pas une plante de serre, il deviendra l’un des plus grands compositeurs qui aient jamais vécu. » Idem pour Grimm, personnalité incontournable du Paris artistique de l’époque qui encense Mozart enfant dans sa « Correspondance littéraire, philosophique et critique » avant de le rabaisser lors de sa seconde visite à Paris. Avis partagé également par padre Martini, le grand musicologue du 18éme siècle. Mais Mozart adulte n’est plus Mozart enfant. Moins d’indulgence de la part des critiques pour « l’ex enfant prodige ». Les contemporains de Mozart, mis à part Haydn, trouvaient sa musique trop sérieuse, et les romantiques la trouvaient trop superficielle par exemple. Mozart s’en moque.Il va rebondir, imposer son génie et se battre pour son indépendance. Baudelaire cité par Philippe Sollers (1) écrivait de lui : «chaque note se transforme en mot ».  


Mozart c’est aussi l’humour, l’insolence, son ton …atypique comme le prouve cette anecdote Après la première représentation du singspiel L'enlèvement au sérail en 1782 à Vienne, une phrase de l'empereur Joseph II est restée très célèbre : « Une musique formidable mon cher Mozart, mais il y a cependant quelque chose... Il y a je pense trop de notes dans cette partition ! ».Sur quoi, Mozart répondit : " mais quelles notes voulez-vous donc que j'enlève ? ", ce qui laissa quelque peu l'empereur dans l'embarras...

Le lendemain de la mort de son père, il écrit la fameuse petite musique de nuit, moins légère qu’elle n’en a l’air. Mozart est le premier musicien qui se libère de son employeur et protecteur (Colloredo), d’archevêques et de Princes. Peu de temps avant la révolution françaises, il se revendique comme artiste libre et défend totalement son art qui reste la première de ses priorités. Il tient en horreur les étiquettes telles que celles attribuées aux classes sociales. Les « Noces de Figaro » sont alors la méthode qu’il choisit pour dénoncer les injustices qui le dérangent et l’on souvent humilié. Mozart est le premier compositeur révolutionnaire, avant même Beethoven. Humaniste et lecteur de Kant, Goethe… Mozart ne se montre pas hostile aux idées nouvelles et révolutionnaires qui se propagent alors. Lui qui ne voulait pas être traité comme un valet, dénonce par exemple et c’est un fait rare la condition féminine de l’époque. Au sein de sa loge maçonnique non mixte il déplore l’absence des femmes : « la moitié de l’humanité ».

Plus de deux siècles plus tard, la musique de Mozart est partout, mais lui nulle part.

La fin le surprend lorsqu’il compose son Requiem. Obèse selon certains de ses biographes et criblé de dettes (c’est une certitude), il meurt à 35 ans, en 1791 d’une complication rénale ayant résulté d’une infection avec un streptocoque selon les dernières études. Ses restes ont été confiés à une fosse communautaire avec 10 personnes au total (et non fosse commune). " Son dernier souffle fut comme s'il voulait avec la bouche, imiter les timbales de son requiem, je l'entends encore. " écrit alors Sophie Haibel, belle-sœur de Mozart.

Jean Philippe @attypique


Copyright © attypique.com 2010 last interview*







Attypique.com : Quand avez-vous compris que vous étiez fait pour composer ?


Wolfgang Amadeus Mozart : «Très jeune.  »





En observant vos partitions, on note l’absence totale de ratures, de pages biffées, brouillonnées… Tout est anticipé lorsque vous composez ?


Wolfgang Amadeus Mozart : « Quand vous connaissez l art de la composition avec maîtrise l’harmonie suit d’elle même comme si un Tout se présentait totalement achevé quand je commence a écrire mes premières lignes. Il faut entendre les notes et pas seulement les écrire et les lire »







Dans une de vos lettre issue de votre importante correspondance (2) vous livrez votre préférence pour une de vos œuvres…


Wolfgang Amadeus Mozart : « Je sais, oui, le quintette pour piano et instruments à vent en mi bémol majeur K.452, la meilleure œuvre que j’ai composée de ma vie »




Attypique.com : Votre musique est elle mystérieuse ?

Wolfgang Amadeus Mozart : « Je cherche les notes qui s'aiment. La lumière est devenue un matériau majeur de mon œuvre. Crat Repoa, le clergé secret des initiés fondé par Menès a résonné dans ma musique. La flûte enchantée mal traduite en français devrait réellement se nommée flûte magique, elle renferme secrets initiatiques et épreuves. ”



Attypique.com : Quelles voies avez-vous voulu privilégier pour votre musique ?

Wolfgang Amadeus Mozart : « L’opéra, le théâtre des passions de l’homme se retrouvent dans les souffrances et les sentiments des vies »




Attypique.com : Que représentent vos « tournées » auprès des plus grandes cours d’Europe qui vous qualifiaient enfant de « génie » ?

Wolfgang Amadeus Mozart : « Tout le monde parle et personne n’écoute… Le vrai génie sans cœur est un non-sens. Car ni intelligence élevée, ni imagination, ni toutes deux ensemble ne font le génie. Amour ! Amour ! Amour ! Voilà l'âme du génie. »



Attypique.com : Quelle part prend la religion dans votre vie ?

Wolfgang Amadeus Mozart : « J’ai toujours Dieu devant les yeux, je reconnais sa puissance et sa colère »



Attypique.com : Vos lettres font appel à une écriture très libre avec un…

Wolfgang Amadeus Mozart : « Vocabulaire de cul, c’est vrai.. »



Attypique.com : Votre musique, dans son ensemble nous élève et nous fait ressentir plus de légèreté et de liberté. Dans votre vie personnelle, la liberté apparaît toujours en filigrane ; vous avez été le premier musicien a mettre votre art au dessus d’une vie matérielle due au mécénat. En vous « mettant a votre compte » en quelque sorte, vous rompez avec toute une tradition de compositeurs Bach, Haydn… dépendants de riches protecteurs. Quel sens accordez vous au mot liberté ?

Wolfgang Amadeus Mozart : « Ils s’imaginent parce que je suis petit et jeune qu’il ne peut rien exister en moi de grand et de mûr. Notre richesse nous l’avons dans la tête et celle là aucun homme ne peut nous la prendre (contrairement à la richesse des nobles) » (lettre 278 / 1778) J’ai écrit dans une correspondance datée du 9 mai 1781 alors que je démissionnais de mon poste chez le souverain de Salzbourg « aujourd’hui commence mon bonheur » en précisant à mon mécène « et Moi non plus je ne veux plus rien avoir a faire avec Vous ». J’ai même confirmé dans une courte lettre le 12 mai 1781 « si je pouvais obtenir 2000 florins au service de l'archevêque de Salzbourg (que je quittais) et 1000 seulement dans un autre lieu j’irai pourtant dans cet autre lieu ». « J’appartiens trop à d’autres personneset trop peu à moi-même. Et que ce ne soit pas là mon genre de vie favori, je n ai vraiment pas besoin de vous le dire ».



Attypique.com : Lors d’un concert donné à Paris, vous vous en prenez au public qui ne vous comprend pas assez selon Vous ?

Wolfgang Amadeus Mozart : « Ce qui me fait le plus de peine ici, c’est que ces dadais de Français s’imaginent que j’ai encore sept ans parce qu’ils m’ont connu à cet âge-là. On me traite ici exactement comme un débutant – excepté les musiciens qui, eux, pensent autrement. » 


Attypique.com : Vous avez aimé, que représente le mariage pour Vous ?

Wolfgang Amadeus Mozart : « Les nobles ne peuvent se marier par goût ou par amour, mais uniquement par intérêt, et toutes sortes d’autres considérations. Moi c’est différent avec Constance »


Et l’amitié. En 1784, vous rencontrez Haydn  autre immense compositeur que vous appelez ...

Wolfgang Amadeus Mozart : « Papa Haydn ! Lui seul a le secret de me faire rire et de me toucher au plus profond de mon âme »

...


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Jean Philippe @attypique










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Notes de lecture la sélection d’Attypique : lecture, essais, correspondances, liens, films...


Wolfgang Amadeus Mozart, Correspondance, édition de la Fondation Internationale Mozarteum, réunie et annotée par A. Bauer, O. Deutsch et J. Eibl, trad. par Geneviève Geffray. Flammarion, Paris, 1986-1999, 7 vol. ISBN 2-08-067782-9 (édition complète, sous coffret).



Jean et Brigitte Massin, Mozart, Fayard, coll. Les Indispensables de la musique, Paris, 1990



* « Mystérieux Mozart » (Folio 3845) Philippe Sollers





Gilles Cantagrel, correspondant de l’Académie des beaux-arts 2006, ancien directeur de France Musique, a publié en 2005, "Les plus beaux manuscrits de Mozart" aux Éditions La Martinière.





Liens : bio, musique, ville natale





Cinéma 10 films sur Mozart :



Mozart, l’anecdote incontournable :

Mozart a 14 ans est emmené à la chapelle Sixtine à Rome pour assister alors aux matines, lors de la semaine Sainte au Vatican. A l’époque c est l’unique occasion d’entendre le "Misere" d’Allegri.

Cette œuvre, le Vatican souhaite la conserver secrètement. Seuls les choristes ont accès à la partition. Toute tentative de retranscription sur une autre partition était alors punie d’excommunication.

Mozart atypique et libre n’en a cure. Via son oreille absolue et son exceptionnelle mémoire auditive, il réécrit l’œuvre quelques heures plus tard chez lui. Il retourne une seconde fois réécouté le Misere et fixe définitivement sa composition.

Le « Miserere » obtenu fut publié en 1771 à Londres et l’interdiction papale levée.

Jean Philippe @LAST-INTERVIEW 

Contacts: redaction.lastinterview@gmail.com




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lundi 5 octobre 2020

Attypique (avec 2 T) / Last Interview H. Lamarr


                                                                  

           
  

                                                 Hedy Lamarr  1914 - 2000

        

        Ecstasy et WiFi 

Née à Vienne le 9 novembre 1914, Hedy Lamarr  de son vrai nom Hedwig Eva Maria Kiesler devient célèbre avec un film « Extase » ou "Ecstasy". Elle y joue très dénudée une scène d’amour audacieuse pour... les écrans des années 30. En 1933, ce film provoque de vives réactions notamment de la part du pape. Mais la bombe "Lamarr" n’a pas fini de provoquer.

Si cette personnalité originale occupe les premières places au classement des femmes atypiques c’est qu’outre son métier d’actrice elle est reconnue comme une scientifique de premier plan. Elle se trouve à l'origine de plusieurs brevets dont un désormais utilisé depuis 2000 par la plupart des fabricants de téléphones portables pour utiliser les réseaux WiFi. 

La vie privée d'Hedy Lamarr n’est pas en reste. Elle offre l’image d’une femme rare au tempérament affirmé dans une société d'avant guerre dominée par les « mâles » des plateaux de cinéma de l'époque. Hedy Lamarr revendique son intelligence et sa liberté, les deux parfaitement décomplexées. La star des studios et des labos  affirme par exemple qu’au lit : « En dessous de 35 ans, un homme a trop à apprendre, et je n'ai pas le temps de lui faire la leçon. » Résultat, en plus de brevets scientifiques reconnus, six mariages et les célébrités de l’époque qui « tombent » sous le charme de la star à l’image de David Niven, Marlon Brando, Jean-Pierre Aumont, Errol Flynn, Orson Welles, Charlie Chaplin, Billy Wilder, Otto Preminger, Charles Boyer, Clark Gable, James Stewart, Robert Taylor...



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Ils sont entrés dans l'Histoire

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mardi 22 septembre 2020

La Ruche : cité d'artistes à Paris depuis 1902 hier Boucher, Léger, Soutine, Zadkine, Chagall, Modigliani, Brancusi....

 

                                                                                      
                                                       La Ruche 


                                           
                                         Double porte La Ruche 2020


  
                                                Projet de rénovation 
                                                    La ruche 2021


             
                                                    La "touche" Eiffel

                                       

"A la Ruche, on crève ou on devient célèbre" disait Chagall qui a occupé un atelier passage de Dantzig de 1911 à 1914. Outre ses célèbres occupants historiques: Fernand Léger, Chaïm Soutine, Zadkine, Archipenko, Marc Chagall, Michel Kikoïne, Jacques Chapiro, Jacques Lipchitz, Henri Laurens, Blaise Cendrars, Alain Cuny… "La Ruche"*, cité d'artistes située dans le quinzième arrondissement à Paris** accueille toujours aujourd'hui dans une soixantaine d'ateliers des artistes contemporains : https://laruche-artistes.fr/artistes/

A l'occasion des journées du patrimoine 2020, pour la première fois "La Ruche" cité "privée" ouvrait "presque" toutes ses portes aux visiteurs. L'occasion pour attypique.com d'admirer les techniques architecturales d'Eiffel voulues par le "premier" mécène**, le sculpteur Alfred Boucher. Cette cité atypique a vu le jour  à partir de matériaux et d’éléments de l’Exposition universelle de 1900 et notamment du pavillon des Vins de Bordeaux conçu par Gustave Eiffel. Le "mixte" est sympathique et s'harmonise avec l'esprit universel et cosmopolite du lieu. On retrouve pêle-mêle de l'expo universelle la grille de l’entrée du pavillon de la Femme, les cariatides du pavillon d’Indonésie, la structure de la rotonde de l’atelier Gustave Eiffel. Le Tout dans un écrin de verdure inattendu et enfin protégé des promoteurs.    

Alfred Boucher, "père" de La ruche offre le profil d'un artiste généreux. Il a voulu une architecture en conformité avec son idéal phalanstérien*** répandu dans les années 1900. A cette époque, la Ruche était constituée de 140 ateliers dont une soixantaine subsistent aujourd'hui. La Ruche offrait aux artistes une vie de partage plus ou moins spartiate mais riche humainement et culturellement en termes de rencontres et de confrontations. Beaucoup d'artistes connaissant la misère avant la seconde guerre mondiale ne faisaient que passer à La Ruche avant de découvrir pour certains la notoriété. Aujourd'hui, les situations évoluent vers plus de "stabilité" et de confort. "il est impossible de ne pas vivre dans son atelier pour un artiste qui revendique parfois de travailler 24h sur 24h" affirment certains locataires de La Ruche devenue pour les plasticiens qui y résident un véritable "espace de vie". Un lieu de vie attachant mais rudimentaire durant des années. 

Dans la fameuse rotonde d'Eiffel par exemple, la distribution des espaces au sein de cette architecture circulaire s'effectue comme des parts de gâteau dont le centre est constitué par un immense escalier en bois sur lequel donnent les portes de chaque atelier. Chaque atelier représentant une part "gâteau" relativement modeste et longtemps privé d'eau et d'électricité. Seuls deux cabinets de toilettes "à la turc" étaient disponibles pour l'ensemble des occupants de La Ruche se souvient un "ancien".    


Oeuvre d'Alfred Boucher



La rotonde 









Détail : déco d'origine (1902)



Yves Rosbuschi artiste peintre dans son atelier 
de la Ruche sept. 2020


La visite lors des journées du patrimoine permet et c'est une première, de rencontrer certains artistes dans leurs ateliers (Voir la l'interview vidéo en section Bonus de l'artiste Yves Robuschi). 

Début XXème, les loyers étaient bas (ils le sont toujours 100 ans après) et Boucher se montrait conciliant. "Une générosité qui s'étendait au delà des aspects matériels pour cet artiste perçu comme "pompier" en laissant une liberté totale de création aux artistes de La Ruche" souligne le peintre Yves Robuschi. A cette époque, un grand espace servait de lieu d’exposition aux artistes présents. 

« Le Salon de la Ruche » fut inauguré en 1905. Il existait aussi une « académie » où les hôtes dessinaient d’après modèle vivant. Un théâtre doté de 300 places, la « Ruche des Arts », aujourd’hui disparu, fut érigé dans le jardin central. C’est là que Louis Jouvet fit ses débuts. La Ruche est alors comparée au célèbre Bateau-Lavoir de Montmartre. Ruche ou Bateau la plupart des artistes de cette époque mangeaient un jour sur deux quand ils le pouvaient et survivaient dans une  misère indescriptible.    

Durant les années 30, La Ruche vît des moments critiques avec la mort d'Alfred Boucher en 1934. Echappant de peu aux promoteurs qui bétonnent particulièrement Paris dans les années 60/70, la famille Seydoux apporte son soutien  au comité de "résistance" pour sauver la cité d'artistes d'une démolition planifiée. 

Le comité présidé par Chagall avec le soutien de nombreuses personnalités (Francis Biras, Elisabeth Dujarric...) sauve La Ruche des bulldozers et apporte une financement avec le ministère de la culture pour restaurer les ateliers. La Fondation La Ruche-Seydoux, créée en 1985 grâce à la donation de Geneviève Seydoux, assure désormais la gestion et l’entretien. Si des fonds s'avèrent encore nécessaires pour restaurer et rénover les nombreux bâtiments le lieu apparait désormais comme sauvé "administrativement" depuis que la Ruche a obtenu le label Patrimoine d'intérêt général en 2019. 

 Le bâtiment Fernand Léger (visible du passage de Dantzig) nécessite une remise aux normes (sécurité incendie, isolation, électricité…)  pour un montant de 3 M€ d'où l'appel public de la Fondation La-Ruche-Seydoux ( https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/batiment-fernand-leger-la-ruche ) 

"La Ruche" une des rares cités d'artistes historique et atypique en plein Paris demeure encore au début du XXIème siècle isolée des bruits de la ville et des... touristes. Le "village" teint à sa tranquillité même durant les journées "portes ouvertes".    l

Atypique, La Ruche peut le revendiquer haut et fort pour de multiples raisons notamment historiques et artistiques: lieu d'accueil, de refuge, de passage voire de résistance à l'art "académique" entre autres, c'est aussi au plan artistique un foyer de création désormais reconnu****.  Mais une telle cité d'artistes pose toujours la même question : au delà de l'aspect matériel, ce lieu historique privilégié de partage et d'échanges entre artistes avance dans quelle direction ? Ses occupant sont ils groupés ou divisés ?   

A l'évidence La Ruche demeure un lieu encore propice à la création et aux partages. Dans sa propre histoire, la cité d'artistes a entretenu des mouvements artistiques qui lui doivent beaucoup de "l'école de Paris" à la "jeune peinture" par exemple sans omettre le travail d'artistes contemporains tels que Damien Deroubaix, Pierre Buraglio, Lucio Fanti, Gabrielle Wambaugh et d'autres. Autre occupant célèbre de La Ruche, Ernest Pignon-Ernest. On connait ce précurseur de l'art urbain en France une forme de "street art" bien avant que le système propre au marché de l'art contemporain génère ses propres acteurs : Banksy, Basquiat, JR... 

Reste qu'une question se pose: sur le chemin de leurs ainés, où se positionnent ensemble les artistes de la Ruche en ce début de XXIème siècle ? 

Ont ils des rêves en commun ? Sur le marché de l'art contemporain, veulent-ils alimenter le "système" ou préfèrent-ils le remettre en cause et rechercher des voies alternatives ? 

Concrètement, pourraient ils ouvrir un espace commun pour présenter les oeuvres de "La Ruche" ou s'orientent-ils vers un renforcement de liens plus individuel avec leurs galeristes ? Dans les futurs ateliers bientôt rénovés si les fonds recueillis le permettent, la nouvelle génération d'artistes plasticiens, peintres, coloristes, sculpteurs, photographes, vidéastes... travaille t-elle dans le même esprit de solidarité, d'échange et de partage que celui qui animait leurs illustres prédécesseurs dont bon nombre sont entrés dans l'histoire de l'art ? 

Sur ce point précis difficile d'obtenir une réponse homogène. Certaines portes d'atelier sont demeurées closes durant les journées portes ouvertes. C'est plutôt rassurant: La Ruche fait toujours de la résistance mais... à qui et à quoi ?  

Jean Philippe @attypique  


    * https://laruche-artistes.fr/artistes/

  ** Fondation La Ruche Seydoux 2 passage de Dantzig Paris 75015

*** L’organisation sociale proposée par Fourier se base en effet sur la phalange ou le phalanstère dont le fonctionnement annonce celui de la société future. Il réunit 1620 personnes pratiquant des activités sociales censées laisser s’exprimer librement leurs passions et leurs penchants naturels. Les phalanstères sont des groupements de production et de consommation dans lesquels chaque phalanstérien pratique plusieurs métiers par alternance, ce qui lui permet de développer toutes ses facultés. Les revenus sont répartis entre le capital, le travail et le talent.

**** En 2008, Évian consacre une exposition aux artistes de la Ruche au Palais Lumière


BONUS: 

Nouveau : la chaine ATTYPIQUE sur YouTube

https://www.youtube.com/user/ATTYPIQUEavecdeuxT


Yves Rosbuschi artiste peintre interview La Ruche sept. 2020



Publications sur La Ruche (histoire, témoignages, vie quotidienne...):

https://laruche-artistes.fr/publications/


Films / documentaires :

  • Jacques Renoir « La Ruche », émission « Pour le plaisir », 1967
  • JC Bernard « Chez ceux de Montparnasse », 1957
  • André Parinaud « La nouvelle réalité » FR3, 1979
  • Jean-Pierre Dougnac « La Ruche, une cité d’artistes », 1986
  • Caroline Jauffret Mag-Cités « La Ruche », FR, 1993
  • Norbert Liard « La Ruche » Paris Première, 1998
  • https://www.youtube.com/watch?v=ysLZwDQOZlI&ab_channel=GrandPalais
  • Denis Rousseau Kaplan RFO/2002


https://www.facebook.com/Fondation-La-Ruche-Cit%C3%A9-dartistes-913670948707881/